
Pourquoi les stratégies d'IA dans la finance échouent



Jamais l’IA n’a été aussi présente dans la finance. Chaque fournisseur affirme désormais proposer un tableau de bord “boosté à l’IA”, un assistant “intelligent”, ou un workflow “entièrement autonome”. Mais pour les DAF qui gèrent réellement des circuits d’approbation complexes, des entités régionales et des contrôles audités, cela ne suffit pas.
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Mais l’IA apporte bien une efficacité inédite. Votre premier actif, ce n’est pas la donnée : c’est le contrôle. Et quand l’IA l’ignore, les projets patinent ou, pire, détruisent la confiance.
Chez Payhawk, nous avons constaté les limites de l’automatisation fragmentée. C’est pour cela que notre nouveau modèle d'orchestration financière repose sur une IA libre mais strictement encadrée par les politiques : des Agents IA capables de planifier, d’agir et de se corriger tout en restant dans les limites d’un contrôle audit-ready. Ce n’est que le début, mais la tendance est nette : les équipes finance cherchent de la fiabilité, pas de l’expérimentation.

Derrière l’enthousiasme général autour de l'IA, quelques mythes continuent de brouiller la manière dont les dirigeants perçoivent l’automatisation, la confiance et le passage à l’échelle. Ils paraissent crédibles, parfois visionnaires, mais détournent discrètement les équipes de ce qui crée réellement de la valeur : l’orchestration qui permet d'équilibrer autonomie et contrôle.
Voici les cinq plus grands mythes à déconstruire.
Mythe 1 : Les agents doivent être totalement autonomes pour être utiles
Beaucoup de dirigeants imaginent, parfois en silence, que la vraie valeur de l’IA réside dans un futur “sans intervention humaine”, grâce à une clôture comptable automatique ou un agent qui approuve les dépenses en autonomie totale, par exemple. L’idée est audacieuse, mais ce n'est pas la bonne ambition.
Les gains les plus importants en matière d'automatisation dans la finance ne viennent pas de l’autonomie totale, mais de “l’autonomie intermédiaire” : un système qui propose, planifie et exécute des actions tout en respectant l’architecture de contrôle existante. Un agent qui suggère un code analytique, signale une anomalie ou envoie un achat pour approbation peut faire gagner des jours de traitement tout en restant entièrement traçable.
Autrement dit : l'utilité avant l'autonomie. Le but n’est pas de remplacer l’humain, mais de le libérer des tâches mécaniques tout en conservant un contrôle fondé sur les politiques internes.
Mythe 2 : Confiance = Exactitude
Demandez à un DAF ce qu'il serait prêt à déléguer à l'IA. Souvent, la réponse est : “On verra quand on pourra vraiment faire confiance à l'IA.” En creusant, “confiance” signifie généralement “exactitude” : pas d’erreurs, pas d’hallucinations. Pourtant, en finance, la confiance a toujours été plus large. L’exactitude sans explicabilité n’est pas du contrôle : c’est un risque, juste plus difficile à détecter.
La vraie confiance en finance est procédurale :
- traçabilité (quelles données ont été utilisées),
- transparence (comment la conclusion a été atteinte),
- réversibilité (ce qu’il se passe en cas d’erreur).
Un modèle qui affiche 99 % de précision mais ne peut pas expliquer son raisonnement ne passera jamais un audit.
À mesure que l’IA s’insère plus profondément dans les workflows financiers, la confiance doit devenir une capacité opérationnelle : conçue, mesurée et reportée comme n’importe quel KPI. Tout comme nous avons des SLA pour la disponibilité, les entreprises auront bientôt des TLA (“trust-level agreements”) pour l’explicabilité et la supervision.
Mythe 3 : Modèles plus importants = meilleurs résultats
L’année passée a conditionné les dirigeants à associer taille du modèle et progrès. Chaque nouvelle version promet plus de contexte, plus de raisonnement, moins d’erreurs. Mais lorsqu’on injecte ces modèles dans des processus désordonnés, ils sont très vite perdus.
En finance, la qualité du processus reste le premier déterminant de la performance de l’IA. Un modèle ne peut pas réparer ce qu’un workflow ne définit pas : qui valide, selon quelle politique, avec quelles données. Une transmission bancale entre achats et comptabilité fournisseurs restera bancale, même avec des milliards de paramètres.
Les équipes qui réussissent commencent par une bonne prise de décision : inputs, contrôles, chemins d’escalade. Une fois ce squelette clair, l’agent peut exécuter les étapes et les répéter.
Mythe 4 : Les humains deviennent inutiles dès que les agents arrivent
Malgré les craintes liées à l’automatisation, la réalité dans les équipes finance est l’exact opposé : les humains ne disparaissent pas, ils montent en compétence. Lorsque les agents gèrent le travail répétitif tel que la codification, les rapprochements ou encore le matching, alors les humains peuvent se concentrer sur ce que l’IA ne peut pas encore faire à savoir exercer un jugement, arbitrer, modéliser des scénarios.
Dans les équipes bien organisées, les spécialistes des factures fournisseurs deviennent des designers de contrôles de dépenses, les analystes FP&A se transforment en stratèges de scénarios, et les contrôleurs deviennent des architectes de systèmes de contrôle intégrant les processus autonomes dans les politiques internes. Le partage du travail change, mais le besoin de supervision humaine s’intensifie.
Plus le système est puissant, plus le contexte humain devient précieux. Garder l’humain dans la boucle n’est pas une option : c’est la garantie que l’automatisation sert la stratégie, et non l’inverse. Le paradoxe, c’est que plus la technologie entre dans la finance, plus la fonction devient humaine.
Mythe 5 : Le but d’une stratégie IA, c’est l’efficacité
L’efficacité est le récit le plus facile à vendre : rapprochements plus rapides, moins de saisies, réduction des coûts. Mais c’est aussi le moins impactant.
Cela fait des décennies que la finance optimise l’efficacité ; ce que l’IA permet aujourd’hui, c’est l’avantage décisionnel : agir plus vite, avec plus de contexte, et moins de risque.
La vraie valeur de ces systèmes intelligents ne réside pas dans la réduction du temps, mais dans l’expansion de la capacité de jugement. Quand les agents détectent une anomalie avant qu’elle ne devienne une exception, quand les prévisions se mettent à jour après chaque transaction, ou quand les violations de politique sont captées en temps réel, la finance gagne ce qu’elle a toujours manqué : de l’espace pour penser, pas juste traiter.
C’est pourquoi les équipes les plus avancées évaluent l’IA en qualité décisionnelle, pas en coût par transaction. La plupart des équipes finance ne manquent pas de technologie ; elles cherchent à l’utiliser avec méthode. Le défi n’est plus seulement de construire des automatisations, mais de gouverner la manière dont ces systèmes prennent et escaladent les décisions.
Ce qui comptera le plus dans la finance des prochaines années, c’est l'orchestration et la manière dont l’intelligence et le contrôle mûrissent ensemble : comment les systèmes non seulement agissent, mais apprennent à respecter les limites de leur action.
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Georgi Ivanov est un ancien directeur financier devenu stratège en marketing et communication. Il dirige aujourd'hui la stratégie de marque et la vision IA chez Payhawk, alliant une expertise financière approfondie à un storytelling tourné vers l'avenir.
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