
La hausse des tarifs douaniers n'est pas seulement un coût supplémentaire, elle met en évidence des lacunes critiques en matière de données financières et d'agilité. Découvrez pourquoi les DAF doivent considérer cette situation comme un signal d'alarme et saisir cette occasion pour améliorer la visibilité, la planification des scénarios et la prise de décision.
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Calculs de pourcentages, impact sur le PIB, refonte de la chaîne logistique... Suite aux diverses annonces, les directeurs financiers sont, à juste titre, obnubilés par des préoccupations immédiates : marges réduites, opérations perturbées et prévisions de plus en plus complexes. Il s'agit là d'inquiétudes tout à fait justifiées alors que nous naviguons dans ce qui semble être un changement fondamental vers un environnement commercial mondial plus fragmenté.
Mais si l'on se concentre uniquement sur les droits de douane, le risque est de passer à côté du défi et de l'opportunité plus profonds que présente ce moment.
La perspective de nouveaux droits de douane américains comprennent un tarif de base de 10 % sur la plupart des importations, des taux radicalement plus élevés sur les marchandises provenant de pays spécifiques comme la Chine (potentiellement jusqu'à 145 %), et des tarifs sectoriels continus ou étendus sur des articles tels que l'acier, l'aluminium et l'automobile. Cette orientation politique introduit une profonde incertitude économique, les prévisions annonçant des impacts négatifs sur le PIB américain, une hausse de l'inflation et des augmentations substantielles des coûts de consommation.
La volatilité des échanges ne fait pas qu'augmenter vos coûts, elle met à l'épreuve la maturité des données de votre fonction financière. La dure réalité ? De nombreuses équipes financières risquent d'échouer à ce test.
En effet, l'incertitude provient de plusieurs sources :
Cet environnement met en évidence une faiblesse essentielle de nombreuses organisations financières : l'incapacité d'accéder rapidement aux données, de les analyser et d'agir en conséquence dans l'ensemble de l'entreprise.
L'un des défis fréquemment cités est le manque de visibilité complète et en temps réel dans les chaînes d'approvisionnement internationales. Pour évaluer avec précision les obligations tarifaires, il faut connaître l'origine, la valeur et la classification exactes des marchandises, ce qui implique souvent plusieurs niveaux de fournisseurs et une gestion des fournisseurs complexe.
Sans une visibilité claire de l'ensemble du parcours du produit, depuis l'origine des matières premières jusqu'à l'importation finale, les entreprises ont du mal à calculer avec précision l'impact potentiel des droits de douane et à identifier les risques cachés.
Il faut donc se poser les bonnes questions : Quel pourcentage de vos marchandises provient de régions soumises à des droits de douane ? Quelle est la part de votre chaîne d'approvisionnement exposée aux mesures de rétorsion ? Quelles sont les marges des produits qui peuvent absorber l'impact, et quelles sont celles qui ne le peuvent pas ? À quelle vitesse pouvez-vous modéliser des scénarios d'approvisionnement alternatifs ?
Si votre équipe financière a besoin de plusieurs semaines pour compiler ces données à partir de systèmes disparates, ou si vos réponses sont assorties de réserves importantes concernant la fiabilité des données, vous venez de découvrir une vulnérabilité stratégique plus préoccupante que les droits de douane eux-mêmes.
Dans cet environnement, ce qui distingue les entreprises leaders des autres n'est pas leur exposition aux droits de douanes - c'est leur agilité financière. Et cette agilité repose sur la maturité des données.
Une gestion efficace nécessite l'intégration de données provenant de systèmes internes multiples et souvent disparates : l'ERP, les plateformes de Procurement, les systèmes de gestion de la logistique et du transport et les logiciels de conformité douanière.
Le cloisonnement des données rend difficile l'obtention d'une vision globale et précise de l'exposition tarifaire, et l'évaluation de l'impact financier des différentes stratégies d'atténuation.
Certaines entreprises déclarent avoir investi dans des technologies spécifiquement destinées à clarifier les impacts tarifaires, ce qui suggère que les outils existants pourraient être inadéquats.
Les entreprises prêtes à transformer la volatilité en avantage partagent plusieurs caractéristiques :
Les tarifs douaniers poussent de plus en plus d'entreprises à adopter des stratégies « Chine+1 », c'est-à-dire à délocaliser une partie de la production vers des pays comme le Viêt Nam ou le Mexique. Bien que cette stratégie puisse réduire l'exposition aux droits de douane, elle n'est pas simple. L'exploitation de plusieurs chaînes d'approvisionnement est synonyme de coûts plus élevés, de complexité accrue et de nouveaux risques. Il ne s'agit pas seulement d'une modification des prix, mais d'un changement majeur dans le fonctionnement des opérations mondiales.
Les entreprises dotées d'une certaine maturité peuvent évaluer en toute confiance ces compromis, mais celles qui n'en disposent pas font des paris de plusieurs millions de dollars sur la base d'une intuition et d'informations incomplètes.
L'incertitude omniprésente crée des défis importants pour la planification stratégique et la prise de décision. Les DAF citent explicitement l'imprévisibilité comme un obstacle majeur à la planification des activités. Nombre d'entre eux se sentent incapables de formuler des stratégies efficaces parce que la persistance et l'impact final des droits de douane ne sont pas clairs.
Cette incertitude a conduit de nombreuses organisations à un schéma dangereux : la paralysie analytique. Incapables d'accéder rapidement à des données fiables, elles adoptent par défaut une approche attentiste qui peut sembler prudente mais qui, en réalité, aggrave leur vulnérabilité.
Si la recherche de clarté est compréhensible, le fait de retarder les actions nécessaires, telles que la reconfiguration des chaînes d'approvisionnement ou la mise en œuvre de solides programmes de couverture de risque (hedging), pourrait rendre les entreprises très vulnérables si des droits de douane élevés étaient soudainement confirmés ou si les négociations internationales étaient rompues. D'autant que les ajustements stratégiques nécessitent souvent des délais considérables.
Les entreprises prises dans ce piège ne sont pas seulement menacées par les droits de douane ; elles sont fondamentalement moins compétitives dans un environnement commercial de plus en plus volatile. Leur incapacité à rassembler rapidement des données précises et à les transformer en informations exploitables les empêchera de réagir à toute perturbation future, qu'il s'agisse de changements réglementaires, d'évolutions économiques ou de menaces concurrentielles.
Alors, comment réussir ce test ? Commencez par évaluer la maturité actuelle de votre fonction financière en matière de données :
Les DAF qui profitent de ce moment pour accélérer la maturité de leurs données ne feront pas que résister à la tempête des droits de douane, ils se doteront également d'un avantage concurrentiel durable.
L'incertitude commerciale n'est pas près de disparaître. Il est donc nécessaire que les directeurs financiers prévoient des changements systémiques plutôt que des solutions temporaires, car les droits de douane effectifs moyens pourraient atteindre des niveaux inégalés depuis des décennies.
Le paysage commercial actuel, caractérisé par des perturbations et des frictions accrues, présente non seulement des risques mais aussi des opportunités. Les entreprises qui parviennent à naviguer dans cette complexité, en construisant des chaînes d'approvisionnement résistantes, en adaptant leurs stratégies financières, en gérant efficacement leurs coûts et en faisant des choix stratégiques éclairés, peuvent se retrouver avec un avantage concurrentiel par rapport à des rivaux moins bien préparés. En fin de compte, la capacité à maîtriser les défis posés par les perturbations commerciales sera un test déterminant du leadership financier dans les années à venir.
Ne considérez pas les droits de douane comme une taxe temporaire à gérer, mais comme un catalyseur pour transformer les capacités de données de votre fonction financière. Ceux qui relèveront ce défi en sortiront avec quelque chose de bien plus précieux que des stratégies d'atténuation des tarifs, ils développeront une plus grande agilité financière.
Kosio est la force motrice des opérations financières, de la planification stratégique et de la stabilité financière de Payhawk. Fort d'une expérience dans le conseil en gestion et d'une trajectoire dans le FP&A et l'investissement, il a cofondé Payhawk et s'est vu décerner le titre de CFO de l'année dans le cadre des awards EY. Sur son temps libre, il aime jouer au tennis, faire du snowboard, du VTT et passer de bons moments avec ses amis, sa famille et ses deux enfants.
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